Comprendre ses oeuvres rÉcentes - Installation Exposition Universelle

Comprendre ses oeuvres récentes

Au début Lieve faisait des grands tableaux abstraits. Mais à partir de 1995 elle fût mordue par le réalisme. Depuis 2008 ses oeuvres à un language d’images et de formes unique et modern. Dans ses tableaux récents elle combine une reproduction parfois hyperréaliste des choses avec des espaces vides et une composition quasi surréalistes. Son œuvre est exclusif, contemporain, d’un niveau technique exceptionnel, tout en gardant sa chaleur humaine. Son ‘réalisme’ réellement contemporain dépasse tous les ‘ismes’. Ses images sont parfois critiques de l’homme et de la société, parfois tout simplement poétiques, mais ont toujours plusieurs couches de significations.

Dans ces récents tableaux de grande dimensions, appelés ‘Tournant’ et ‘Emissaires de la lumière’, votre regard, vos pensées et vos sentiments passent d’une dimension à l’autre, littéralement et métaphoriquement. Ce sont des tableaux captivants où les espaces, les profondeurs, les vides, les émissaires de la lumière , les ombres, la présence ou l’absence de formes et de détails, vous emmènent dans un monde de repos, d’agitation, de paix, de lutte, d’incertitudes, de confiance…

Les tableaux de la série ‘L’(in)supportable rapidité de l’existence’ , également de grande dimensions, invitent le spectateur ‘à regarder le ciel’, à se laisser entraîner dans des cercles (symbole chinois du ciel), dans des vides sans frontières, dans des ombres, tous peints en nuances de couleurs subtiles. Des tableaux qui vous entrainent dans leur propres univers complexe, ou par contre servent de point de repos. Tout est permis, on aboutit toujours au petit carré vide ou avec deux pralines, n’importe. Le carré est symbole chinois de la terre; chez Lieve c’est la réalité propre à chacun, que chacun doit compléter avec sa propre forme d’amour ou de réconfort afin de rendre l’insupportable rapidité de l’existence supportable.

Cela fait 25 ans que Lieve à un lien particulier avec la Chine; elle y a même vécu pendant deux ans en 2006-8. On retrouve beaucoup d’éléments chinois dans ses tableaux. Dans son atelier à Shenyang , elle à peint la série 'Vrij-er', ce qui signifie en néerlandais ‘plus libre’ mais également ‘amant’. Ce sont des petits panneaux érotiques où elle s’attaque d’une façon ludique aux préjudices occidentaux contre la Chine et les Chinois.
Les peintures de la série 'Fil rouge' ont également été réalisées à Shenyang. Elle y illustre que la tendance contemporaine à tout changer, de réduire des maisons à des vieilles planches, ne peut empêcher les valeurs, les conflits, les caractéristiques essentielles propres à l'homme de resurgir. Prenons les tableaux appelés 'Jamais très loin': ils font allusion à l'oppression de la femme, non pas il y a cent ans dans un pays oriental lointain, comme on pourrait le penser à première vue, mais accrochée à un petit clou tout près de chez nous, prête à être décrochée à tout moment.

Le chocolat n’a jamais figuré dans l’art de la peinture, mais pour Lieve, fille de boulanger ayant grandie avec l’arome de chocolat chaud, c’est l’évidence même. Intégré dans un grand tableau ou une nature morte, le chocolat symbolise l’amour, le réconfort dont chacun à besoin ou que chacun doit créer dans sa vie. Mais dans chaque exposition des œuvres de Lieve, on retrouve aussi quelques miniatures avec uniquement deux pralines. Elles sont intitulées ‘L’amour, c’est…’ et constituent une ode à l’amour. Elle a promis à ses parents de continuer à en peindre.et d’en exposer chaque fois quelques-unes comme hommage à sa jeunesse! Entretemps ces miniatures ont trouvé leur chemin un peu partout dans le monde.

• Article dans le journal Hart, 17.10.2013, rédigé par Marc Ruyters
• Speech par Hugo Brutin, vernissage galerie Albert1er, Bruxelles, octobre 2012
• Article dans Isel nummer 42, dec-jan 2012, rédigé par Hugo Brutin
• Article de journal 9 juillet 2010: 'ik ga koppig mijn eigen weg', Krant van West Vlaanderen
• Article de journal 17 février 2010, de Omroeper
• Mention dans ISEL
• Mention dans le journal "The key for the best" , juin 2010

Installation Exposition Universelle

Decription de l’installation de Lieve pour le Pavillon belge à l’Exposition Universelle de Shanghai:

Dans son propre style de réaliste contemporain et non sans humour Lieve Dejonghe a créé une installation exclusivement pour l’Exposition Universelle 2010 à Shanghai .
Elle a incorporé cette installation dans une paroi large de 1,30m et haute de 4 m. Dans une boite quatre peintures et une photo sont suspendues librement . L’installation est fermée par un panneau de verre engravé d’un slogan commercial en six charactères chinois qui signifient ‘L’art du chocolat’. C’est ce slogan que Lieve prend comme point de départ pour poser la question clé de l’œuvre ‘L’Art c’est quoi?’

L’œuvre se regarde de haut en bas. Les trois premiers tableaux utilisent un autre langage pictural que le quatrième.
Le regard du spectateur parcourt les trois tableaux ‘blancs’ dans le sillon d’un magnifique pinceau chinois rouge. On comprend que ce pinceau, si beau qu’il soit, n’est pas de l’Art, tout comme le chocolat n’en est pas
Le blanc pur et dans toutes ses nuances que l’on trouve dans ces tableaux se combine avec le fond argenté de l’armoire pour former un espace immesurable pour la quatrième peinture.
Dans cette peinture, qui est plutôt intime, chaleureuse, Lieve Dejonghe fait référence aux parallélismes entre l’Art et l’art de vivre. Pour elle qui regarde le monde comme une entité globale, que ce soit un cadeau global ou un problème global, il est évident de combiner des éléments occidentaux et orientaux dans ses œuvres. Par exemple, on trouve sur ce tableau une feuille en papier rouge avec le caractère chinois pour ‘bonheur’, un besoin universal.
Aussi bien l’art que l’art de vivre (symbolisé par des cadeaux) sont fortement influencés par des expériences (symbolisés par les fils rouges horizontal et vertical). individuelles, subjectives ainsi que collectives, objectives. On ne doit pas sous-estimer l’importance de l’air du temps et des médias (symbolisés par le pinceau)
La photo qui complète l’installation respire une ambiance de tranquillité, en contraste frappant avec l’activité frénétique à l’Exposition. Lieve Dejonghe a ainsi voulu accentuer la situation solitaire de l’artiste, son dégagement temporaire de la réalité ambiante nécessaire à l’engagement total pour l’activité créative dans son atelier.

En posant la question ‘L’Art c’est quoi ?’, Lieve Dejonghe lance un défi audacieux. En effet, depuis quinze ans elle poursuit obstinément son propre chemin artistique de réaliste contemporain, et cela dans un pays ou l’on considère encore trop souvent l’art conceptuel comme le seul art vrai et valable.
L’art c’est quoi? La question reste posée, fascinante mais sans réponse définitive. Avec l’humour propre à elle, Lieve nous offre sa solution a toutes les questions difficiles: le réconfort de quelques pralines, élément essentiel de cette œuvre.

Les quatre tableaux (50x 50 cm) et la photo (30 x 30cm) qui font partie de l’installation de Lieve Dejonghe (4 m de hauteur, 1,30m de largeur) pour le Pavillon belge de l’Exposition Universelle. L’intégration de l’installation dans le Pavillon, avec le slogan en chinois.